En termes de communication

La Maïeusthésie différencie deux façons d’échanger entre deux individus :

  • L’une, habituelle, qui privilégie l’information qui est transmise entre ces deux individus,
  • L’autre, qui privilégie l’individu par rapport à l’information échangée.

La Maïeusthésie propose de placer l’individu au cœur de l’échange et non pas l’information qui, elle, restera au second plan. Cela correspond à une attitude d’assertivité (affirmation de soi dans le respect d’autrui), qui est l’attitude optimum permettant de donner une place à chacun, quel que soit le propos échangé, et quelle que soit l’opinion des deux interlocuteurs sur le propos en question.

Il en résulte une communication particulièrement efficace.

Pour qu’un interlocuteur nous entende, il doit au préalable exister. Pour exister, il doit d’abord recevoir de la considération. Cela ne peut se réaliser que si l’individu (le quelqu’un) est mieux considéré que l’information (le quelque chose).

En termes d’accompagnement psychologique

L’aide psychologique apportée par la Maïeusthésie est abordée de façon humaniste et intégrative.

Le regard sur les symptômes

La notion de symptôme est généralement associée à « quelque chose qui ne va pas », dont il est le reflet. Cela donne à cette manifestation (psychique ou corporelle) une connotation a priori extrêmement négative.

Or il se trouve que le symptôme est avant tout une manifestation, une expression de quelque chose qui se passe dans le corps ou la psyché… Notre expérience fait apparaître que les symptômes jouent un rôle majeur dans le développement de l’individu, et le praticien doit pouvoir les utiliser comme une « porte d’entrée » vers ce qu’il y a de précieux dans la psyché de son patient.

En Maïeusthésie, le praticien considère un être en souffrance psychologique comme cherchant à intégrer une part de soi restée en suspens. Ainsi il ne combat pas les symptômes, il ne tente pas de les supprimer, ou de « guérir » le patient de son symptôme. De la même façon qu’une femme qui a accouché n’est pas « guérie de sa grossesse » (bien qu’avec certitude elle ne soit plus enceinte), un patient n’ayant plus son symptôme psy n’est tout simplement plus en « gestation de lui-même » concernant cette part de Soi qui manifestait un besoin de « venir au monde ».

Ainsi, l’aide signifiante délivrée en Maïeusthésie conduit effectivement à la disparition des symptômes, non parce que l’on a cherché à les combattre, mais simplement parce qu’ils ont cessé d’être nécessaires. En effet le rôle du symptôme est de garder le lien avec ce qui, chez le patient,appelle et attend d’être rencontré. Quand cette ouverture se produit, le symptôme n’a plus lieu d’être, généralement il disparait.

La Maïeusthésie cherche plus à « mettre au monde » qu’à guérir ; c’est un des points qui la distingue particulièrement de nombreuses autres approches.

 

Le regard sur les résistances

Le praticien porte un regard similaire sur les résistances : il ne les voit pas comme des barrières « empêchant » le patient d’évoluer, mais plutôt comme de précieuses indications lui permettant d’ajuster finement son accompagnement et de préciser le chemin thérapeutique, au plus juste pour le patient.

 

Le non savoir, source de compétence

Ecouter quelqu’un, c’est lui accorder que celui qui sait, c’est lui. Il ne s’agit pas de "ne rien savoir du tout" ! Il s’agit juste de ne pas savoir à la place de l’autre. C’est la base pour entendre, comprendre et accueillir son propos.

Déjà basique en communication, le non-savoir est fondamental en accompagnement psychologique.Or pour le praticien, la tentation est grande de s’appuyer sur son savoir. L’absence de capacité à "ne pas savoir" conduit le thérapeute à interpréter ce que dit le patient. Il se produit alors une sorte de contre-transfert inattendu : le thérapeute réagit par rapport à ce qu’il croit et non par rapport à ce qui s’exprime. Il s’éloigne alors de ce qui fait la qualité d’une thérapie.

Au contraire, l’aptitude au non-savoir permet une progression plus efficace et rapide des connaissances, et facilite l’accès du patient à ce qui appelle sa conscience.

En accompagnement thérapeutique, la réalité subjective de celui qu’on accompagne est la seule qui compte.

 

La rencontre et la reconnaissance

Un des éléments qui distingue la Maïeusthésie de nombreuses autres approches, c’est la façon sont le praticien rencontre ces parts de Soi qui appellent la conscience du patient à travers ses symptômes.

De manière très habituelle, on s’attend à apporter soutien, réconfort, aide aux parts de Soi identifiées comme sources des manifestations du patient. Aussi délicate et bien intentionnée soit-elle, cette approche génère bien souvent, pour ces parts intérieures, la sensation de ne pas être comprises, voire même d’être niées dans leur vécu.

En Maïeusthésie, la rencontre des parts de Soi se fait dans la pleine reconnaissance de l’être et dans la validation de son vécu. Il est ainsi invité à exprimer, détailler, préciser ce vécu qui n’a jamais été (pleinement) entendu, ni au moment du choc émotionnel ni par la suite, et ce possiblement pendant des années (biographie), des générations (transgénérationnel), et même parfois au-delà (transpersonnel). C’est cette reconnaissance,dans le respect et la considération inconditionnelle de cet être intérieur qui s’ouvre à nous, qui génère un apaisement à la fois pour lui-même, et aussi pour le patient.

La reconnaissance fait exister. Reconnaître l'autre, c'est lui donner une place au monde. Reconnaître une part de Soi, c'est l'inviter à réintégrer la psyché, en pleine conscience.